Cibler les 40+ sur les réseaux sociaux : guide stratégique
Beaucoup pensent encore que les réseaux sociaux, c’est une affaire de jeunes. Cette idée reçue pousse nombre d’entreprises à négliger des opportunités précieuses, convaincues que leur clientèle « trop âgée » n’y trouverait pas sa place. C’est une erreur. Les 40+, 50+ et même les 60+ sont présents, actifs et consommateurs de contenu. Cet article montre pourquoi ils comptent, comment les toucher, et surtout comment transformer leur attention en action.
La réalité derrière les statistiques
Si l’on se fie aux chiffres, les réseaux sociaux sont loin d’être réservés aux moins de 30 ans.


Pourquoi les 40+ sont actifs sur les réseaux sociaux
Leur présence ne relève pas du hasard : les réseaux répondent à des besoins universels.
- Information : actualités, santé, finance, éducation, développement personnel.
- Apprentissage : tutoriels pratiques sur YouTube et TikTok (bricolage, cuisine, jardinage).
- Communauté : garder le lien avec famille, amis, groupes locaux, associations.
- Inspiration : voyages, loisirs, artisanat, décoration, cuisine.
Les réseaux sociaux fédèrent autour de passions et d’intérêts communs, pas d’une tranche d’âge. Un fan de potager de 25 ans et un de 55 ans peuvent se retrouver sur les mêmes contenus, avec le même degré d’engagement.
Exemple 1 : Le Potager d’Olivier (@lepotagerdolivier)

Prenons un cas très parlant : celui d’Olivier, alias @lepotagerdolivier sur Instagram. Ce créateur de contenu, passionné par le jardinage, a su bâtir une communauté de près de 65 000 abonnés autour d’un thème en apparence « classique » : cultiver son potager.
À première vue, on pourrait croire que le jardinage attire surtout une audience jeune et éco-responsable, sensible aux tendances « green ». Mais en observant ses abonnés et les interactions, on constate que son public est en réalité largement composé de personnes de plus de 40 ans, parfois même bien au-delà. Pourquoi ? Parce que son contenu touche des préoccupations universelles : manger plus sain, réduire ses coûts alimentaires, se reconnecter à la nature, transmettre des savoir-faire à ses enfants.
Ses vidéos sont simples, tournées parfois directement dans son jardin, avec des conseils très concrets :
- « Comment réussir ses semis de tomates »
- « 3 astuces pour enrichir la terre sans engrais chimiques »
- « Mes erreurs de débutant (et comment les éviter) »
La pédagogie, la proximité et la répétition des formats rendent son contenu accessible. Ici, pas besoin d’être un digital native pour comprendre et apprécier : il suffit d’avoir une passion ou une curiosité.
Ce qui est frappant, c’est la capacité d’un sujet “traditionnel” à fédérer une audience multi-générationnelle. Olivier n’utilise pas de danses virales ni de challenges, mais il bénéficie d’une visibilité forte car ses contenus répondent à une vraie demande. Les 40+ y trouvent des réponses à leurs besoins pratiques, et s’identifient facilement à sa démarche.
En clair : @lepotagerdolivier démontre que les 40+ ne sont pas passifs sur les réseaux sociaux. Ils commentent, posent des questions, partagent ses vidéos dans leurs propres cercles, et certains deviennent même prescripteurs en parlant de lui autour d’eux. Pour une marque qui souhaite toucher cette audience, c’est une preuve qu’un contenu utile, clair et authentique peut fonctionner, sans artifices.
Exemple 2 : Donghua Jinlong, une entreprise industrielle sur TikTok
À l’opposé total du potager, prenons l’exemple de Donghua Jinlong, une entreprise chinoise spécialisée dans la chimie industrielle. En 2023, cette société a décidé de publier régulièrement sur TikTok pour mettre en avant son processus de fabrication… d’acide aminoacétique. Oui, un produit technique, complexe, qui a priori ne fait pas rêver. Et pourtant.
En cinq mois, Donghua Jinlong a produit environ 60 vidéos. Certaines ont dépassé 1,8 million de vues et cumulé des dizaines de milliers de likes. Résultat : plus de 25 000 abonnés et un demi-million de likes au total.
Le contenu était extrêmement simple : des vidéos en usine, montrant des étapes de production, avec des explications basiques mais visuellement captivantes (machines en action, chimie en direct, équipes en train de travailler).
Pourquoi ça marche ?
- Curiosité naturelle : beaucoup de personnes, quel que soit leur âge, aiment découvrir les coulisses de fabrication.
- Valeur éducative : le public, notamment les 40+, apprécie de comprendre “comment ça marche”, surtout quand c’est expliqué simplement.
- Crédibilité accrue : une entreprise qui montre ses process inspire confiance et légitimité.
Ce cas est intéressant car il montre que même des secteurs jugés « froids » ou techniques peuvent trouver leur place sur des plateformes comme TikTok. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas seulement des ados qui regardent ces contenus : les statistiques de TikTok révèlent qu’une part non négligeable de ses utilisateurs ont plus de 35 ans. Pour eux, ces vidéos industrielles ne sont pas du divertissement superficiel mais une manière de s’informer et de s’émerveiller devant l’innovation et le savoir-faire.
Ce qui est encore plus stratégique : Donghua Jinlong a transformé cette visibilité en un outil de communication B2B. Certaines entreprises ou partenaires potentiels ont découvert la société par ce biais, preuve que les réseaux sociaux peuvent générer de la crédibilité et des opportunités commerciales même dans des marchés de niche.
👉 Ces deux exemples — un jardinier passionné et une usine chimique — illustrent une réalité : il n’y a pas de secteur trop “vieillot” ou trop “technique” pour attirer une audience 40+. Si le contenu est pertinent, pédagogique et authentique, il sera consommé, partagé et discuté.
Exemples de formats qui fonctionnent
Quand on cherche à toucher une audience plus âgée sur les réseaux sociaux, le choix du format est déterminant. Beaucoup d’entreprises s’imaginent que les +40 ans ne consomment pas de vidéos courtes ou de contenus interactifs. En réalité, c’est tout l’inverse : les personnes de 40, 50 ou 60 ans privilégient avant tout la clarté, l’utilité et la régularité. Elles ne veulent pas de « trucs à la mode », elles veulent des formats faciles à comprendre et qui leur donnent une vraie valeur ajoutée.
L’astuce express : la rapidité comme gage de valeur
Ce format très court (30 secondes maximum) permet de donner un conseil précis et immédiatement applicable. Pour une cible plus mûre, il est particulièrement adapté parce qu’il respecte leur temps : pas de blabla inutile, on va droit au but.
Exemple : « 3 erreurs à éviter pour réussir vos semis après 50 ans ». On montre directement la démonstration, puis on conclut avec un appel clair : télécharger une check-list, consulter un guide ou s’inscrire à une newsletter. C’est simple, rapide et efficace.
Les coulisses ou l’atelier : la preuve par la transparence
L’un des leviers les plus puissants pour générer de la confiance reste la transparence. Montrer les coulisses de votre atelier, de votre bureau d’étude ou de votre méthode rassure les clients. En 45 à 60 secondes, vous pouvez mettre en avant votre rigueur, vos process de qualité, ou vos gestes métier. C’est un format que l’on retrouve beaucoup dans l’industrie, l’artisanat ou encore l’agroalimentaire, car il permet de montrer le concret. Pour une audience de 40 ans et plus, c’est rassurant : on comprend que votre expertise repose sur du savoir-faire réel.
Le mini-tutoriel : la pédagogie avant tout
Plus long (1 à 2 minutes), ce format permet d’aller plus loin dans la transmission. Il est parfaitement adapté à des plateformes comme YouTube Shorts, Facebook Reels ou Instagram, car il combine la pédagogie pas à pas avec un ton accessible. On explique une méthode en 3 à 5 étapes, on illustre avec des visuels clairs, et on termine par une promesse de résultat.
Les +40 ans aiment apprendre en autonomie : ce type de contenu leur donne la possibilité de tester, de comparer, de progresser. Pour une entreprise, c’est une opportunité d’ancrer sa légitimité.
Pourquoi ces formats marchent auprès des +40 ans ?
Parce qu’ils cochent trois cases essentielles :
- Clarté : chaque message est simple et compréhensible.
- Confiance : la démonstration visuelle rassure.
- Application : le spectateur repart avec quelque chose de concret.
En combinant ces formats, vous construisez une présence qui va bien au-delà de la simple visibilité. Vous devenez une référence crédible dans votre secteur, avec un contenu qui fidélise autant qu’il attire.
Les KPI à suivre pour mesurer l’impact
Beaucoup d’entreprises commettent l’erreur de juger leur communication digitale uniquement à travers le prisme du nombre de vues. Or, si l’on cherche à convaincre une audience plus mûre, ce sont d’autres indicateurs qu’il faut surveiller. De même, le dilemme entre publicité payante et croissance organique mérite une réflexion stratégique.
Les KPI qui comptent vraiment
- La rétention vidéo : c’est le premier signal que l’algorithme analyse. Savoir combien de spectateurs restent au-delà de 3, 10 ou 30 secondes permet d’évaluer si votre accroche et votre déroulé tiennent la route.
- L’engagement qualitatif : likes et vues ne suffisent pas. Pour les +40 ans, le vrai signe d’intérêt, ce sont les commentaires, les partages et surtout les sauvegardes (très courantes sur Instagram et Facebook).
- Les leads générés : le but n’est pas de divertir, mais de transformer. Inscriptions à un webinar, téléchargements de guides, prises de rendez-vous… voilà vos KPI business.
- La qualité des leads : âge, budget, projet concret. Un millier de contacts inutiles vaut moins qu’une dizaine de prospects qualifiés.
En concentrant vos efforts sur ces données, vous optimisez votre communication pour la conversion, pas seulement pour la visibilité.
Faut-il investir en publicité ?
La réponse est simple : pas tout de suite. Commencez par publier en organique pour tester vos messages. Si un contenu suscite naturellement de l’intérêt (forte rétention, commentaires, partages), alors il devient un excellent candidat à la sponsorisation.
La publicité a trois rôles principaux :
- Amplifier une preuve sociale (témoignages, études de cas, retours clients).
- Diffuser une ressource clé (check-list, guide téléchargeable).
- Accélérer la portée d’un contenu organique performant.
Le piège : investir dans des posts qui n’ont pas prouvé leur valeur. La publicité ne corrige pas un contenu faible, elle ne fait que l’exposer plus largement.
Organique + publicité = la combinaison gagnante
L’organique vous permet d’apprendre, d’affiner vos formats et de bâtir une relation de confiance. La publicité, elle, permet de scaler et de capter une audience élargie, en particulier sur des segments comme les +40 ans qui ne sont pas toujours la cible principale des algorithmes.
En clair : testez en organique, validez, puis boostez intelligemment. C’est cette stratégie qui vous donnera des résultats durables sans gaspiller votre budget.
Ce que cela signifie pour votre entreprise
Les 40+ sont là, actifs et ouverts. Ils ne sont pas « à convaincre » d’utiliser les réseaux sociaux : ils y sont déjà. La vraie question est donc de savoir comment les toucher avec un contenu pertinent, clair et engageant.
Ne vous laissez pas enfermer par le mythe générationnel. Les réseaux sociaux ne sont pas une affaire d’âge, mais d’intérêts, de passions et de solutions concrètes.
Les entreprises qui oseront cibler ce public en sortiront gagnantes : plus de visibilité, une audience fidèle et, surtout, des opportunités commerciales réelles.